Chroniques d’un métier – Préface et introduction
Préface
La société Alcatel Space résulte de la fusion d’Alcatel Espace, de la Division Satellites d’Aérospatiale, de Thomson T4S et de Sextant Avionique Spatial. Un groupe d’anciens de la société Alcatel Espace, pionniers de l’industrie spatiale française, ont entrepris la rédaction de chroniques relatant l’histoire de leur société née il y a plus de trente ans chez Thomson pour accompagner l’aventure spatiale, sous la direction du CNES, créé lui-même à cet effet par le Gouvernement en 1962.
Ces anciens ont consacré cinq années à parcourir les archives, interroger leurs collègues, rechercher des photographies, fouiller dans leur mémoire, pour que le présent et le passé de notre société s’enracinent dans l’esprit de tous ceux que l’histoire de l’Espace passionne.
Ces chroniques nous font vivre trente années de développement de l’industrie spatiale, à l’intérieur de l’entreprise qui, aujourd’hui, compte parmi les leaders mondiaux du secteur.
Ce qui ressort de la lecture de ces pages est l’envie et la passion qui ont animé les acteurs de cette aventure et animent encore leurs successeurs, l’envie d’apprivoiser l’Espace, la passion de relever les défis techniques, l’envie d’aller toujours plus loin, la passion de mettre son savoir au service de l’homme et de la planète bleue.
Parmi les grandes réalisations auxquelles ont participé ces anciens et qui méritent d’être rappelées, on peut citer :
– la sonde Ulysses dont les équipements de transmissions ont résisté à la magnétosphère de Jupiter et ont permis de nombreuses liaisons hors de l’écliptique ;
– le satellite Symphonie qui a permis à l’Europe d’entrer dans le domaine des télécommunications spatiales ;
– l’altimètre Topex-Poséidon, étudié dès 1969 au titre du projet Dorade et qui permet effectivement de mieux connaître les océans.
Nul doute que l’héritage venant de nos pionniers de l’Espace, ajouté à ceux venant des autres sites industriels français et européens d’Alcatel-Space, permettra d’écrire encore de belles pages sur notre société et d’aborder le XXIe siècle avec de grands projets spatiaux.
Toulouse, le 13 avril 1999
Jean-Claude Husson
Introduction
Écrire l’histoire d’Alcatel Espace ne peut, bien entendu, se limiter aux événements survenus depuis le début de l’année 1984, date de la création d’une société anonyme appelée alors Alcatel Thomson Espace. Lorsque, en septembre 1994, j’ai proposé à mes collègues retraités membres de l’Association amicale des anciens d’Alcatel Espace d’écrire l’histoire de la société, il était clair que ce récit devait remonter aux sources du fonds de commerce. Il devait porter sur les activités spatiales qui ont pris naissance au début des années soixante dans deux sociétés concurrentes, la Compagnie Française Thomson Houston (CFTH) que, dans ce qui suit, nous appellerons Thomson, et la Compagnie générale de télégraphie sans fil, la CSF. Ces deux sociétés ayant fusionné à partir de 1967 pour former Thomson CSF, cette dernière décida, en 1983, de vendre au groupe de la Compagnie Générale d’Électricité (CGE) son fonds de commerce de télécommunications. À la surprise de certains, ce fonds comprenait les activités spatiales embarquées, exercées par la Division Espace, laquelle, filialisée, devait devenir Alcatel Thomson Espace, puis Alcatel Espace.
J’ai pensé qu’un peu plus de trente ans après les débuts, il était temps de s’atteler à la tâche, car la plupart des premiers acteurs étaient encore disponibles. L’expérience a en effet montré par la suite que les récits des témoins directs étaient souvent plus faciles à exploiter que des archives souvent incomplètes et pas toujours facilement accessibles. De plus, tin grand nombre de faits qui permettent d’illustrer le récit et de le rendre moins aride ne sont pas relatés dans ces archives. La principale difficulté a souvent consisté à retrouver les dates des événements avec un minimum de précision.
Si, actuellement, une très large part des activités d’Alcatel Espace se situe dans le domaine des satellites de télécommunications, il faut se rappeler que les premières activités spatiales ont porté principalement sur l’exploration scientifique de l’espace, leurs applications dans le domaine des télécommunications et de la météorologie, par exemple, n’étant apparues que dans une seconde phase.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous avons essayé d’évoquer l’environnement qui a suscité les vocations spatiales à Thomson et à CSF. Ensuite, étant bien conscients du fait que certains lecteurs pourront être intéressés par certains chapitres et pas du tout par d’autres, nous avons essayé de décomposer l’ouvrage de manière telle qu’ils puissent aller directement vers les sujets et les domaines qui les attirent, sans être exposés au «pensum» d’avoir à lire le reste.
Cet ouvrage est le résultat du travail d’un groupe dont tous les membres ont, en permanence, rassemblé les informations en faisant appel à de multiples contributions de collègues retraités ou encore en activité. Certains d’entre eux ont ensuite pris la plume (ou le clavier de leur ordinateur) pour rédiger les différents chapitres. Afin de rendre hommage à tous ceux qui ont apporté leur contribution, je vais essayer d’en donner ci dessous la liste. Comme ils sont très nombreux, le risque d’erreur est loin d’être nul et je prie donc ceux que j’aurais bien involontairement oubliés de bien vouloir m’en excuser.
Jacques Chaumeron
Ont participé à la rédaction de l’ouvrage
En premier lieu les membres assidus du groupe de travail que j’ai animé durant les quatre ans qu’a duré la rédaction
- Jacques Beaucher, chercheur infatigable, qui a interrogé de nombreux témoins et rédigé des fiches préparatoires à la plupart des chapitres évoquant les années 80-90.
- Guy Bertaud qui nous a fait bénéficier de ses souvenirs de l’époque durant laquelle il a dirigé la Fabrication.
- Christian Bonneau qui, outre ses souvenirs des Services Généraux, a plongé dans la photothèque de Nanterre pour en extraire quelques unes des vues qui illustrent cet ouvrage.
- Gérard Coffinet, «jeune retraité» qui, dès son arrivée dans le groupe, nous a permis de remédier à certaines lacunes dans l’histoire de la Division DES, du commercial et du transfert à Toulouse.
- Sylvain Fontanes, également «jeune retraité», qui a pris la relève du regretté François Roitel pour terminer la description des programmes SYRACUSE.
- Roland Gosmand qui a fourni les éléments essentiels sur les vingt premières années du domaine de la télémesure et de la télécommande.
- Georges Malgoire qui a entrepris de décrire l’évolution d’Alcatel Espace depuis sa fondation en 1984, ses comptes, ainsi que, bien entendu, l’organisation des finances et du contrôle de gestion.
Quelques autres, parmi lesquels certains ont pu assister à des réunions du groupe, ont rédigé des chapitres entiers ou d’importantes portions de certains chapitres
- Jean Claude Anne et Claude Argagnon, le programme ERS.
- Michel Burgan, la qualité après 1982.
- Michel Chaussedoux, l’évolution des techniques à Toulouse, ainsi que l’informatique pour laquelle il tient à remercier
- Jacques Estibals de l’aide qu’il lui a apportée.
- Thierry Deloye, Michèle Dubanton et Rosy Tardivon, la communication après 1986.
- Paul Fournier, la production et les achats à Toulouse, pour lesquels il tient à remercier les personnes suivantes de l’aide qu’elles lui ont apportée dans cette tâche: Henri Paul Brochet, Guy Cornillon, Jérôme Dufour, Marie Françoise Gaillard, Martial Malaurie, Pierre Georges Maréchal, Jean Louis Maury, Raymond Pache, Jean Max Pratx, Louis Claude Richard et Jacques Rosmorduc.
- Philippe Gsell, l’intégration et Intelsat VII.
- Guy Leconte, la fabrication et les essais d’environnement à Vélizy et à Meudon ainsi qu’une partie du programme Symphonie.
- Jean Claude Lestriez, l’intégration et les moyens d’essais.
- Serge Macon, les finances et la gestion avant 1984.
- Martial Malaurie, le personnel et les affaires sociales à Toulouse, Courbevoie et Nanterre.
- Francis Maynadier, le chapitre sur les technologies, pour lequel il tient à remercier les personnes suivantes de l’aide qu’elles lui ont apportée sous diverses formes
- Bernard Antero, François Bouton, Augustin Coello Vera, Didier Dandurand, Jacques Maurel, Daniel Metesreau et Bernard Thomas.
- Claude Michaud, la prospective et le plan à Alcatel Espace.
- Jean Remondin, SYRACUSE.
- Louis Claude Richard, les Services Généraux à Toulouse.
- Bernard Sagot, les traitements de surfaces.
Jacques Urien et Francis Violet, la qualité jusqu’en 1984.
Nombreux sont également ceux qui ont bien voulu nous consacrer une partie de leur temps pour répondre à nos questions sous forme verbale ou écrite, après avoir parfois effectué certaines recherches dans leurs dossiers: Bernard d’Artensac, Pierre de Bayser, Alain Berruer, Monique Blanc, Henri Paul Brochet, Martine Chaine, Pierre de Château Thierry, Roger Danon, Daniel Descharles, Laurent Diderot, Maurice Dumas, Francis Fraikin, Gabriel Frayssinet, Jean Guéranger, Roger Guyot, Michel Hayard, Jacques Haydont, Brigitte Jarrousse, Pierre Jaubert, Philippe Jost, Philippe Karouby, Yvette Leclère, Arlette Lefeuvre, Louis Le Gall, André Le Roux, Pierre Luginbuhl, Jacques Mahieux, Jean Michel Mérour, Patrick Mollat du Jourdin, Guy Muzard, Jean Benoit Nocaudie, Marcel Palazo, Paul Pharisier, Guy Plottin, Ginette Prax, Jacques Richard, Alain Roger, Xavier Rozec, Maryse Sauvagnac, Gérard Segui, Jacques Susplugas, Christian Tailhades, Serge Temprano, Bruno Vidal Saint-André, Michel Willson…
Toute l’équipe de rédaction tient à remercier
- La Direction d’Alcatel Espace qui a facilité l’accès aux diverses sources de renseignements, et son Président JeanClaude Husson qui a bien voulu rédiger la préface de cet ouvrage.
- Jacques Imbert, ancien Président d’Alcatel Espace, qui a bien voulu nous apporter son témoignage.
- La Direction de la Communication d’Alcatel Espace et son Directeur Thierry Deloye, qui a bien voulu accepter de prendre en charge la réalisation matérielle de l’ouvrage.
- Marie Stéphane Pefferkorn et Fabrice Beau qui nous ont aidés dans la recherche des photos destinées à illustrer nos propos.
- Françoise Tréfeil qui a assuré bénévolement le secrétariat du groupe et qui a notamment saisi plus des deux tiers du texte.
- Maryse Nominé, de l’agence Sources, qui a été chargée de relire et de corriger tous les textes et qui les a mis au goût du jour en y introduisant le présent narratif (peut-être une manière d’inciter les retraités à se sentir plus jeunes!).
J’adresse enfin des remerciements particuliers à
M. Louis Laidet, Directeur Délégué à la Communication au CNES, qui a bien voulu communiquer à Jacques Beaucher divers documents du CNES qui nous ont été très utiles.
M. Karl Reuter, chef de cabinet du Directeur Général de l’ESA, pour les renseignements qu’il a bien voulu me communiquer sur l’historique de certains programmes de l’ESA, et Mme Lemoine, bibliothécaire au siège de l’ESA, qui m’a facilité l’accès aux documents que contient sa bibliothèque.